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Chaque année depuis 1990, quelques dizaines de tireurs venus des quatre coins de
l’Europe occidentale se retrouvent pour disputer les diverses manches d’un championnat sportif original.
Ces sportifs un peu particuliers sont des mordus, des passionnés de préhistoire ou simplement
des amateurs d’une discipline sportive un peu particulière née à la fin des années quatre-vingt.
Le championnat qui résulte des questions que se posent, à cette époque, certains préhistoriens
qui étudient des objets attribués à la panoplie des chasseurs préhistoriques. Ces pièces
exhumées lors de fouilles archéologiques (pointes en os ou en silex, crochets de propulseurs,
arcs ou fragments d’arc et de projectiles) suscitent des foules de questions. Les premiers
championnats ont pour but de prouver l’efficacité de ces armes, des acharnés rejoints par des
amateurs non moins mordus ont créé des concours au cours desquels les différents participants
s’affrontent dans des joutes amicales où la bonne humeur et la convivialité sont des ingrédients
primordiaux. Les essais de reconstitutions d’armes et les tirs à vocation expérimentale et scientifique ont de nos
jours laissé la place à des compétitions sportives sans but expérimental. Ces joutes restent
toutefois, l’occasion de se rendre compte de l’aspect, des performances et de l’efficacité des
premières armes complexes mises au point par nos lointains ancêtres.
Petit à petit le noyau de tireurs et d’organisateurs s’est étendu et depuis le milieu des années
nonante ce n’est pas moins d’une quinzaine d’épreuves qui sont proposées chaque année aux
différents participants venant de Belgique de France, d’Allemagne, d’Espagne d’Italie et de
Suisse.
Lors de chaque manche du championnat d’Europe, deux épreuves principales ont lieu le tir à
l’arc et le tir au propulseur. Le matériel utilisé par chaque compétiteur doit être compatible avec la
préhistoire. C’est-à-dire qu’il doit être construit avec des matériaux disponibles pendant la préhistoire
(donc pas de métaux ni de matériaux synthétiques). Pour la confection de leur matériel, les
compétiteurs peuvent avoir recours à des outils modernes à condition que le résultat obtenu puisse
l'être au moyen d’outils préhistoriques.
Le propulseur est une arme de jet attestée en Europe depuis le Solutréen supérieur (+/- 19 000
Before Present) jusqu’au début du magdalénien supérieur (+/- 12 000 Before Present). Il s’agit
d’une planchette ou d’une baguette terminée par un dispositif d’appui ou vient s’appuyer le talon du
projectile (la sagaie). Ce propulseur agit comme un prolongateur du bras du tireur et permet de
propulser les sagaies avec une vitesse accrue et donc une puissance plus importante qu’à la main.
La sagaie est un projectile formé d’une hampe longue et mince munie ou non d’empennages et dont
la pointe est couramment armée d’armature en os en bois de cervidés ou en silex.
Les plus anciens arcs connus en Europe datent du paléolithique final (+/- 11000 BP) et sont en
général d’une seule pièce. Pour nos compétitions ne sont admis que les arcs composés de
matériaux naturel (bois, corne, tendons, fibres végétales) en une ou plusieurs pièces. Corde et
flèches doivent également être réalisées à partir de matériaux naturels.
Pour pouvoir concourir les compétiteurs doivent disposer de leur propre matériel conforme au
règlement défini pour le championnat. Les formes et les dimensions des armes sont libres, mais il
est fortement conseillé de se rapprocher des modèles archéologiques et / ou ethnographiques.
Le championnat est donc autant une épreuve sportive que l’occasion pour beaucoup d’amateurs de
se retrouver pour comparer le matériel, discuter de savoir-faire et de tour de main, d'échanger
du matériel, des publications archéologiques ou des conseils.
Pour plus de réalisme, les épreuves de tir ont lieu le long d’un parcours en milieu naturel. Tout
au long de leur promenade les participants rencontrent les diverses cibles placées à des distances
variables. Les blasons arborent des silhouettes d’espèces animales présentes dans nos
régions et chassées par les hommes du paléolithique supérieur. C’est ainsi que les compétiteurs
peuvent tirer des antilopes saïga (que l’on ne rencontre plus de nos jours qu’en Asie centrale) ou une faune aussi
nordique que le renne et le lagopède. La figuration animale reproduite sur le blason est simplement
décorative et le comptage des points obtenus par les différents tireurs se fait au moyen des cercles
concentriques (de 1 à 5 points) présents sur la cible. Chacune des épreuves du championnat est
donc unique et les différents organisateurs rivalisent souvent d’originalité pour placer leurs cibles dans
le contexte le plus original et le plus naturel possible.
En fin d’année, un classement européen est établi sur base des trois meilleurs résultats dans
chacune des épreuves (arc et propulseur) de chaque participant. Mais que l’on ne s’y trompe
pas chaque manche du championnat d’Europe de tir à l’arc et au propulseur préhistorique est
avant tout un rassemblement de personnes d’horizons très différents attirés par une passion
commune et par la grande convivialité qui accompagne chacune des rencontres du championnat.
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Un renseignement ou des questions supplémentaires : |
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CH. Lepers,
rue devant Sauvenière, 3
B- 5580 ROCHEFORT,
Tél; : 084/22.16.46 |
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