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L’arc fut longtemps après l’arrivée de l’homme blanc, l’arme préférée
de l’Indien des Plaines, aussi bien pour la chasse que pour la guerre.
Il est a simple courbure, comme celui du Moyen-Age Européen, mais de taille plus réduite
(un mètre de longueur environ). Sa fabrication change avec les Tribus et est souvent l’objet
d’un rituel complexe.
Dans l’esprit du commun des mortels, l’arc et l’Indien d’Amérique sont inséparables ; mais
les description de l’arme que l’on peut trouver dans les livres sont souvent tout à fait
vagues et ne ressemblent guère à la réalité.
Les anciens récits écrits par des témoins oculaires qui ont vu l’Indien et son arc en action,
sont presque aussi douteux ; mais il y a heureusement quelques exceptions, dont deux
écrivains du XIX ème siècle dont on puisse prendre au sérieux les commentaires : l’artiste
Alfred Jacob MILLER et le capitaine John.G.BOURKE de l’armée US
La plupart des scènes de Georges CATLIN, soit écrites, soit dessinées, sont utiles, mais
cependant gâchées par une tendance à romancer. Quand à Carl WIMAR qui a exécuté un
solide et parfaitement authentique croquis de d’Indien coursant des Bisons en 1859, n’a pas laissé d’écrits.
Nous nous trouvons donc limités à de rares écrivains et artistes et aux quelques arcs qui
peuvent avoir survécu dans les musées ou les collections privées, dont la plupart datent du XIX ème siècle, car plus
nous remontons dans le temps, moins nous retrouvons d’exemplaires anciens.
Le plus ancien arc connu, pris sur un Indien abattu en1660 alors qu’il pillait une maison à
Sudburry dans le Massachussetts, maintenant conservé au musée Peabody de Harvart est
décrit par T.M. HAMILTHON , comme un arc simple, bien conçu, fait d’un seul morceau de
bois de 1,65 m. de long et ayant une puissance d’environ 20 kg pour une allonge de 71 cm.
Une copie conforme faite par Saxton POPE a lancé une flèche à 170 m. ce qui est une
performance surprenante pour un arc en noyer d’Amérique (Hickory), bois d’arc plutôt médiocre.
Il y avait de très nombreux types d’arcs fabriqués par les Amérindiens, leur forme et leur
type de construction dépendant des espèces de bois et d’autres matériaux nécessaires que l’on pouvait trouver
dans une région données.
En dépit de ces limitations, chaque région réussit, grâce à l’ingéniosité humaine à produire
au moins un bon type d’arc.
La meilleure illustration de cette adaptation de la conception de l’arc, aux matériaux
disponibles et aux conditions particulières dans lesquelles il devait être utilisé, est représenté par l’arc renforcé des
Plaines, qui était tout particulièrement adapté pour son usage par des cavaliers.
Au commencement des années 1880, la façon de vivre en nomades et de chasser le Bison
des Plaines, avait atteint son apogée, et l’arc renforcé étais devenu l’arme de base.
La culture même des Indiens des Plaines était littéralement basée sur cet arc qui réussit à
atteindre un étonnant degré d’uniformité dans toutes les régions des Plaines.
Bien que quelques-uns de ces arcs aient atteint une puissance extrême estimée à 35 kg.
Dans certain cas, leur allonge était relativement courte, excédent rarement 55 cm. Par conséquent, ils n’avaient pas
un très long jet, mais ceci n’était pas nécessaire puisque les Indiens montés chassaient et se battaient
habituellement à bout portant.
Le capitaine BONNEVILLE de l’U.S Army, qui parcouru dans le premier tiers du XIX ème
siècle la région de la Green River, rapporte qu’une flèche, lancée à plus de 20 m de distance, atteignit, sous ses
yeux, un bison au défaut de l’épaule, lui perça le cœur et traversa l’énorme animal de part en part
avant de se ficher profondément dans le sol ! ! ! attestant ainsi de la puissance de l’arc des Indiens des
Plaines.
Avec sa rapidité de tir extrêmement élevée par rapport aux carabines à chargement par la
bouche et aux fusils de chasse de cette époque, la combinaison de l’arc renforcé et du cheval est l’arme suprême
dans les Hautes Plaines, jusqu’à l’introduction du revolver à percussion aux alentours de 1850.
Que signifient les termes " renforcé " et " réflexe ".
Un arc fait d’un seul morceau de bois est appelé arc simple. La longueur d’un arc simple
bien conçu dépasse rarement 2,3 fois la longueur de son allonge et elle ne peut être moins
que 2,1 fois, sans cela l’arc serait en danger pouvant se briser en raison des efforts de
tension accrus imposés sur ses fibres du fait que la flèche est ramenée en arrière au maximum.Afin de maintenir une longueur d’allonge efficace tout en le raccourcissant de
telle façon qu’il puisse être utilisé à cheval, un matériau plus élastique doit être placé à la
portion des fibres de bois qui reçoivent normalement cet effort de tension dans un arc simple.
Le matériau universellement employé à la fois en Asie et en Amérique, à l’époque ou l’arc
était une arme sérieuse, était le tendon. Celui-çi était défibré en très fins ligaments que l’on
appliquait avec de la colle sur le dos de l’arc, ce qui formait une couche fine, mais dure et élastique à la fois.
Afin d’obtenir, lorsque l’arc était bandé, une tension initiale plus grande, les arcs
renforcés, aussi bien que les arcs composites, étaient " précontraints " ou " réflexe ",
c’est-à-dire que les branches de l’arc, lorsque l’arme était détendue, s’incurvaient vers l’extérieur : l’arc se courbant en sens inverse du sens
qu’on obtenait lorsqu’il était bandé.
Description d’un arc type des Plaines (T.M. HAMILTON).
Cet arc que je possède est fait d’une pièce de White Oak (Chêne blanc).
Il a 113cm de long et de 110,5 cm entre les encoches d’attache.
Le centre de la poignée est à 55,8 cm de chaque extrémité et a une section de 2,9 x 1,9 cm.
Au milieu de chaque branche, la section est de 2,6 x 1,6 cm et à 2,5 cm en dessous des
encoches, elle est de 1,7 x 1,3 cm.
La " flèche " mesurée depuis la face arrière de la poignée jusqu’à une ligne imaginaire
joignant les pointes est de 13,7 cm.
Le dos de l’arc est recouvert d’une couche de tendon qui semble avoir une épaisseur de 1,5
mm.
Cette couche consiste en tendon défibré étendu et mélangé à de la colle, mais elle ressemble
par son aspect à de l’écorce d’un jeune noyer d’Amérique.
En dépit de son apparence et de sa dureté cette couche est remarquablement élastique.
La corde est également fait de tendon tordu.
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