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- L'histoire du cuir depuis ses premiers jours -
- Le cuir date de la préhistoire (de 70 000 à 10 000 avant JC) |
L'homme de Néandertal avait le corps couvert de poil et n'avait pas
besoin de vêtements. Cependant Il a prit l'habitude de prélever sur le gibier qu'il
venait de tuer la peau qui lui servait de "parapluie" ou de "parasol". Ces peaux étaient posées sur des branchage et elles étaient emportées lors des
périodes de chasse. La durée de vie de ces peaux était courte à cause des alternances de pluies et de soleil.
Mais vers l'an 8000 avant JC, un déluge se produisit créant un chambardement
caractérisé par l'apparition de saisons plus prononcées.Les alternances de pluies et de soleil furent de plus en plus fréquentes.
Puis le froid devint plus important ce qui poussa l'homme à se couvrir pour dormir. A cela s'ajouta une modification génétique de l'homme qui commença à
perdre son abondante pilosité. Et très vite, ses besoins en peaux augmentèrent.
Pour répondre à ce besoin, il chassa de plus en plus et chercha à augmenter la
durée de vie de ses peaux. Le premier produit de conservation fut le sel (utilisé
aussi pour la conservation de la viande) que l'homme de cette époque faisait pénétrer dans la peau brute (cette conservation durait jusqu'à qu'il pleuve). Afin
de prolonger la conservation, l'homme pris l'habitude de dégraisser les peaux avec de l'argile avant de mettre le sel.
C'est vers l'an 2000 avant JC qu'apparut une nouvelle technique de
conservation grâce à la fumée. Le boucanage était utilisé par les hommes pour
conserver la viande ("viande fumée"). Ces hommes constatèrent que les peau portées lors du boucanage devenaient plus résistantes. En combinant sel et
fumée la durée de vie devenait encore plus longue (nous savons, aujourd'hui, que la
combustion de bois verts, de feuilles et d'écorces dégage des gaz chargés de goudrons qui en se fixant dans la peaux assurent une conservation suffisante).
A partir de l'an 1000 avant JC, en Europe centrale, à
partir du boucanage, la technique en frottant les peaux avec des écorces de bouleau auquel ils ont ensuite ajouté de l'huile de
bouleau donna du « Cuir de Russie » à l'odeur très caractéristique. Pendant cette même époque
en Afrique certaines tribus s'étaient spécialisées dans le traitement des peaux : elles
suspendaient les peaux à des arbres en les remplissant d'eau et de salpêtre et les
laissaient ainsi 5 jours, puis elles remplaçaient l'eau salpêtrée par une eau
contenant des écorces pendant deux semaines.
Les sumériens furent parmi les premiers à équiper leurs armées de protections
en cuir, cette tradition fut ensuite reprise par les Babyloniens et les Assyriens.
Vers l'an 2 000 plusieurs peuplades nomades domestiquèrent le bœuf, il n'y eu plus besoin de chasser pour obtenir de la peau. Ayant plus de matières premières
ces peuplades se mirent à fabriquer des sandales en cuir pour protéger leurs pieds et se mirent à enterrer leurs morts dans des peaux cousues, comme des
momies.
Et c'est par Hasard que le premier tanneur apparu. Selon les livres des Hittites
c'est vers 2200 avant notre ère qu'un berger du Sinaï ayant abattu une chèvre,
ayant prélevé la peau et l'ayant dégraissée à l'argile et salée, celle ci fut emportée
par un tourbillon de vent au loin. Elle retomba ensuite dans un creux de rocher rempli d'eau
qui avait dissous en partie des sels d'alun. La présence du sel sur la peau favorisa l'action de
l'alun. Notre berger un mois plus tard avec son troupeau passa devant le creux de rocher où était tombée sa peau. Il la vit, la ramassa la fit sécher à nouveau et
s'en vêtit. Contrairement à d'habitude, la peau blanchissait mais ne pourrissait
pas. Intrigué, le berger renouvela l'opération dans les mêmes circonstances et une
nouvelle fois la peau cessa de se décomposer. Il compris que l'eau avait à cet
endroit des particularités et qu'elle était chargée de sel qu'il appela « Sel de
Roche ». Notre berger était devenu le premier tanneur de l'histoire.
A proximité du Sinaï étaient établis les Hittites qui étaient un peuple de
marchand qui s'étaient fait une spécialité de vendre les produits d'une région à
l'autre avec des caravanes. L'un d'eux produisit du cuir de la façon suivante : Les
peaux étaient d'abord frappées avec des bâtons, puis plongées dans le bain d'alun, séchées, et enduites d'huile de pavot. Pendant près de 1 000 ans les
hittites furent les seuls à savoir tanner le cuir et la prospérité de l'empire hittite fut
en grande partie basé sur ce secret. Le premier centre hors empire hittite ne fut
ouvert qu'en 1249 avant J.-C. Les carthaginois réussirent à percer le secret du
tannage et surent l'adapter aux peaux de mouton et furent donc les premiers
mégissiers. Vers l'an 1000 avant J.-C. ils installèrent un grand centre de
productions de cuirs d'ovins avec ou sans poils dans le delta du Rhones à proximité de Marseille. Ensuite les descendants des
hittites allèrent s'installer en Italie.
Mais avec les guerres gallo-romaines les échanges furent de plus en plus limités
entre les différentes régions et petit à petit le travail du cuir se mit à régresser. Il
restait bien quelques spécialistes dans le delta du Rhône et à Paris mais les
odeurs engendrées par ces tanneries déplaisaient aux habitants de ces villes et au
moment de la grande peste en 542 après J.-C. la populace se mit à accuser les tanneurs
et les mégissiers d'être la cause de la propagation de la peste. A Valence un tanneur et sa famille sont battus à mort et jetés dans le Rhône avec
toutes les peaux en fabrication, à Montélimar un mégissier est brûlé vif dans son
atelier, à Paris selon les archives du guet 91 tanneurs sont brûlés vifs.
VERS 1100 APRèS J.C :
Naissance des premières corporations de tanneurs.
AVEC LA RENAISSANCE la postérité de la profession est très grande entre 1550 et 1650.
Les techniques de fabrication restent rudimentaires et ce n'est qu'un siècle plus tard, vers 1750,
qu'apparaissent certains outils comme étires, bigornes, paumelles, couteaux, faux, etc.
Le nombre d'artisans tanneurs atteint en France le chiffre considérable de 5 000, employant de
30 000 à 40 000 personnes.
EN PLEINE REVOLUTION FRANCAISE : Seguin créé le procédé par extraction.
1859 : Les peaux brutes s'achètent dans des ventes publiques aux enchères, dont les statuts sont
toujours en vigueur.
Le tannage au chrome est découvert en Allemagne.
DE 1870 à 1890 : Le tannage aux sels de fer vit le jour.Fabrication industrielle des premiers extraits tannants végétaux en France.La tannerie prit véritablement rang d'industrie avec l'apparition des
premières machines.
EN 1905 : La tannerie seule groupe alors près de 1 500 entreprises occupant
25 à 30 000 personnes.
ENTRE 1910 ET 1945 : La tannerie s'est spécialisée dans l'utilisation des cuirs lourds, surtout pour la
semelle et les cuirs industriels.
APRES 1950 : Apparition des premiers procédés vraiment modernes, l'idée d'une meilleure
productivité et l'utilisation de machines plus rationnelles.Le matériel utilisé pour les opérations de
tannerie est de plus en plus automatisé. La fabrication du cuir sera informatisée, et le tanneur en
sabots et tablier de cuir ne sera plus qu'une image du passé.
Les tanneries étaient souvent situées près d'une rivière ou d'un cours d'eau, car les lavages successif nécessitent beaucoup d'eau. Bien entendu, la proximité des lieux d'élevage facilitait
l'approvisionnement en matière première. |
Au départ de tout cuir, on trouve la peau d'un animal. Les plus utilisées étaient celles des boeufs, veaux, vaches, moutons et autres chèvres. On pouvait aussi tanner, plus rarement, les peaux d'ânes,de chevaux ou de mulets. Plus près de nous, on tanne toutes les peaux d'animaux (dans la limite des lois, bien entendu) ; cela peut aller du félin à l'alligator, en passant par le rat, le lézard ou le daim. On peut même voir dans une tannerie du nord de la France, une peau d'éléphant ! |
Les peaux des animaux étaient stockées dès leur livraison, après salaison. La première étape, qui ne nécessite que de l'eau, consistaient donc en un lavage minutieux afin de les débarasser du sel, et de les ramollir. L'étape suivante était le pelanage, qui consistait à tremper les peaux dans un bain de chaux afin de faciliter la chute des poils. Vient ensuite le travail du drayeur ; celui-ci, penché toute la journée sur le chevalet enlève les résidus de chair et les impuretés de la peau à l'aide d'un boutoir, lame à deux manches. Les poils sont également ôtés ; ils serviront de bourre pour le bourrelier.
La peau est ensuite nettoyée à l'aide de la lunette à parer, outil en forme de disque, tranchante à l'extérieur. Les peaux sont ensuite tannées, c'est-à-dire qu'on les fait tremper dans des cuves avec le "tanin" (à l'origine : extrait de tan obtenu à partir de l'écorce de chêne
hachée, broyée, puis moulue et qui constituait,jadis, la seule matière tannante utilisée. Les meilleures écorces étaient celles de taillis de chênes de 15 à 20 ans, à écorces lisses et non gerçurées et celles des taillis croissant aux expositions les plus chaudes : qui étaient les plus riches en tan.). Cette opération pouvait durer plusieurs mois. Les tanneurs disaient : "Pour faire un bon cuir, il faut du tan et du temps".
Plus tard, à l'époque industrielle, les cuves seront remplacées par d'énormes tonneaux rotatifs motorisés, appelés foulons. Les peaux sont ensuite rincées. Elles subiront ensuite différents traitements visant à leurs donner la qualité recherchée (teinture, nourriture, déridage, séchage) ; c'est la travail du corroyeur.Le finissage viendra ensuite compléter le corroyage ; il y a d'abord le palissonage (étirement pour donner de la souplesse), le ponçage, la pigmentation. |
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