LE COUREUR DES BOIS
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Au début du 17ème siècle,des européens désirent trouver une route maritime pour se rendre en Asie et ainsi trouver des épices.Malheureusement,ils aboutissent en Amérique.Ils s'y installent et découvrent un pays rigoureux dont le climat,les saisons et les moyens de transports sont bien différents de ceux d'Europe.En Nouvelle France,on se promène en canot sur les rivières et à pied par les sentiers.Le relief est accidenté et les habitations ne sont pas aussi luxueuses que les leurs.Malgré tout,il y a un point positif : l'abondance des fourrures.La fourrure est une ressource qui commence à manquer en Europe.C'est une des raisons pour lesquelles les européens commencent à commercer avec les améridiens.
Les premiers colons explorent les profondeurs des forêts.Ils sont surnommés les coureurs des bois.Le coureur des bois reste un des  synonymes de voyageur.On utilise ce mot pour la première fois en 1672.Plus tard il désignera un chasseur,un trappeur ou un bûcheron.
Le grand départ du coureur des bois a généralement lieu à la fin de l'été ou au début de l'automne.Avant de partir,le coureur des bois doit faire son testament,car il sait que son métier est terriblement dangereux et qu'il est possible qu'il ne revienne pas.
Le coureur des bois était en général un jeune homme qui était né au Canada ou qui venait de la France.Les hommes plus âgés n'étaient pas coureur des bois car le travail était très difficile physiquement.La journée de ces aventuriers courageux vêtus de peaux de daim était longue et difficile.Ils commençaient tôt le matin et finissaient tard le soir.Pendant sa journée,le coureur des bois,avec l'aide de ses partenaires,pouvait parcourir à bord de son canot jusqu'à 75 km.S'il rencontrait une chute d'eau ou un rapide,il devait s'arrêter pour faire un portage.A ce moment,ces hommes devaient transporter tout leur matériel (soutenus dans les canöés par des courroies en cuir) et leur canot sur leurs épaules et marcher à travers la forêt sur des distances pouvant aller jusqu'à 10 km.Ils ne s'arrêtent que pour manger et dormir.Et le lendemain,ils recommençaient à nouveau.En hiver,les raquettes et le toboggan remplacent le canot.
Comme le coureur des bois dépense beaucoup d'énergie,sa nourriture doit comporter énormément de vitamines.De plus,sa nutrition compte différents aliments comme des biscuits de froment,du lard salé et du maïs.Parfois il se nourrit de viande fraichement tuée en cours de route,par exemple un lièvre,un castor ou même un ours.
Par beau temps,le coureur des bois couche à la belle étoile et par mauvais temps,il s'abrite sous un canot.En hiver,le chasseur creuse dans la neige pour faire un abri temporaire.Après avoir creusé,il garnit le trou de branches d'épinette ou de cèdre pour éviter de dormir sur de la terre gelée.En hiver,il va en général habiter chez les Amérindiens.
L'hiver est la meilleur saison pour  chasser car les animaux à fourrure ont un pelage plus épais qu'en été.La peau de castor est la plus recherchée à cette époque.On coupe tous les poils de la bête,après l'avoir tuée.Avec la fourrure,on fait des chapeaux.On chasse aussi la loutre,la martre,le renard,le rat musqué,le vison,le loup et l'ours.Toutes les peaux seront échangées contre des éléments importants que le coureur des bois aura rapportés de son expédition.
On échange contre des fourrures des fusils,des munitions,du sel,de la viande fumée,des miroirs,des ustensiles,du coton,du fil,des tissus,des outils,des petits meubles,des manteaux,des chemises,des couvertures,des chaudières,des couteaux,des haches,des pointes de flèches,des minuscules bouts de verre de différentes couleurs,des peignes etc...
Une autre chose est très convoitée:c'est la fameuse "eau de vie",qui est fournie par des trafiquants,qui font fortune avec cette alcool dont les Amérindiens raffolent.Les Amérindiens adorent "l'eau de vie" car ils croient qu'en état d'ébriété,ils sont proches de leurs dieux.
Au niveau des échanges entre les Amérindiens et les Anglais,une couverture se vend dix peaux de castor ; un fusil : vingt peaux ; un couteau ou une hache : deux peaux ; une livre de poudre s'échange contre deux peaux etc...
Les fourrures ayant la plus grande valeur sont celles du castor,du rat musquet,du caribou,du renard et de la belette.
C'était une vie passée dans la nature et pleine de liberté.Ces jeunes hommes ont appris à vivre comme les Amérindiens et d'autres ont vécu avec des Amérindiens.Plusieurs de ces coureurs des bois ont commencé à aller échanger directement avec les Amérindiens ou avec les Anglais.Cela déplaisait grandement aux marchands français qui menaient le système de la traite des fourrures.A cette époque,il fallait avoir un permis pour faire la traite des fourrures et plusieurs coureurs des bois n'en avaient pas.Peu à peu,certains coureurs des bois ont été traités  comme des hors-la-loi de la part des autorités françaises et les marchands voulaient garder le contrôle de la traite des fourrures.A cause de celà,quelques coureurs des bois n'ont pas pu retourner vivre dans la colonie et se sont mariés avec des Amérindiennes.
La compagnies de la baie d'Houston,aussi appelée  la compagnie du Nord,est établie en 1670 par deux coureurs des bois plein d'initiative,Médord chouart des Groseilles et Pierre-Esprit Radisson.Ils font une démarche auprès des Anglais pour établir un poste sur la frontière nord-ouest,puisque les lois régissant la traite des fourrures dans la Nouvelle-France sont restrictives envers les commerçants qui n'ont pas de permis.Le nouveau poste est appelé le fort Charles et devint plus tard le fort York ou York Factory.Il est situé sur la baie James dans la région de la baie d'Hudson.La construction de ce fort a donné aux commerçants britanniques l'accès aux territoires du nord avec leurs riches fourrures de castors.
Après plusieurs années,la compagnie exerce un monopole avec plusieurs bâtiments dispersés sur le territoire.La compagnie n'a pas à craidre la concurrence et en profite pour exploiter les Amérindiens,les Inuits et les coureurs des bois qui ne sont pas instruits et qui ne savent pas compter.Ces derniers protestent rarement,de peur de ne pas pouvoir obtenir les objets qu'ils désirent échanger contre la plupart du temps des fourrures de très grande valeur durement gagnées durant les mois de chasse.
De nombreux coureurs des bois deviennent sédentaires et optent pour un mode de vie mi-occidental et mi-indien.La plus part d'entre eux prennent femme chez les Amérindiens.Prenant le meilleur des deux mondes,ils deviennent trappeur.Les trappeurs vivent dans des cabanes en bois rond.
Le coureur des bois avait plusieurs types d'habitations : la maison où il dormait lorsqu'il allait à la chasse,celle  où il faisait sécher les peaux et la maison familliale qui est une maison carrée de dix mètres de chaque côté.Les murs de cette maison sont construits en érable et les toits en  bouleau.Ils  fabriquent aussi leurs canots faits en écorce,leurs raquettes et leurs vêtements.Ils vivent libres et sans problème au fond des bois et ils comptent sur leurs lignes de trappe pour amasser leurs fourrures qui leurs permettent d'avoir ce qu'ils ne peuvent produire.
Pour survivre,ils peuvent faire des taches aussi variées les une que les autres.En voici quelques exemples : trapper pour vendre les peaux et la viande,bêcher,fabriquer des canots et des raquettes,etc...Le passé n'est pas si lointain où on peut apercevoir encore des trappeurs à l'ancienne dans l'Outaouais,mais l'arrivée de nouvelles lois règlementant la chasse et la pêche les font pencher du côté des braconniers alors qu'ils ne font que continuer à vivre selon leurs ancêtres.
De nos jours,la trappe est fortement réglementée,mais la tradition se continue.De nombreux fils et petits- fils de trappeurs utilisent encore leurs loisirs pour entretenir les lignes de trappe.
Dans la structure économique actuelle du Canada,le commerce des fourrures joue un rôle assez mineur par rapport à son importance passée.Le Canada compte cependant encore parmi les plus importants fournisseurs de fourrures du monde.Les différents groupes d'autochtones,pour lesquels le commerce des fourrures représente encore la principale source  de revenus,participent pour une grande part à ce secteur économique.Selon les estimations,88 000 personnes (en l'an 2000) sont directement ou indirectement actives dans le secteur de la chasse aux animaux à fourrure et du commerce des fourrures,dont 90 % de trappeurs.Le secteur réalise un chiffre d'affaire de près de 800 millions de dollars dont un tiers est à mettre sur le compte des exportations,ce qui ne représente à l'heure actuelle que 0,1 % du volume total des exportations de l'économie canadienne.
Comme dans le secteur de la pêche,de profonds changements se sont produits en matière de fourrures au Canada.La moitié de la production actuelle est réalisée dans des fermes d'élevage d'animaux à fourrures,en particulier les visons.Les autres animaux à fourrure ,les castors,les martres et les rats musqués,sont encore essentiellement capturés de façon traditionnelle par la pose de pièges.Montréal a su conserver son importance historique en tant que centre du commerce des fourrures : la ville réalise plus de 80% des produits finis de la fourrure (bonnets et  manteaux par exemple).80% de ces produits finis sont vendus aux Etats-Unis qui représentent donc le pricipal client du Canada dans ce secteur.
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