LES RESERVES
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La création des réserves répond avant tout au désir de tenir les Indiens à l'écart de la société blanche.Mais les Blancs espèrent également que la marginalisation des cultures autochtones favorisera l'assimilation. 
L'idée d'un territoire "réservé" aux Indiens voit le jour dans les colonies fondées par les "Pèlerins" du 18e siècle. Les premières réserves au sens actuel du mot, sont créées dans le Nord-Est des Etats-Unis,peu après la fin de la guerre d'Indépendance. Elles sont d'abord constituées d'une partie du territoire ancestral de chaque tribu, mais cette pratique "généreuse" est rapidement abandonnée, et des millénaires d'adaptation à un certain environnement seront réduits à néant en quelques décades lorsque des tribus seront déportées pour être réinstallées sur des terres étrangères et inhospitalières. 
A partir de 1825, les administrations américaines successives envisagent d'apporter une solution finale à la question "indienne" en regroupant les Indiens à l'ouest du Mississippi. Les Indiens du Sud-Est sont les premiers à s'installer sur ce que l'on appelle, à partir de 1834, le Territoire indien (Kansas, Oklahoma, Nebraska et Colorado). Pendant un certain temps, ils atteignent un niveau de développement économique et un taux de scolarisation supérieur à celui de plusieurs états voisins, mais la guerre de Sécession cause leur ruine. Une fois la guerre terminée, ils doivent accepter de nouveaux traités et partager leurs terres avec 60 autres tribus ou bandes: agriculteurs et chasseurs, amis et ennemis, pêle-mêle. 
Les Blancs des états voisins ne cesseront d'envahir le Territoire indien et les terres indiennes "inviolables" seront progressivement organisées en Territoires, puis en Etats. Lorsque l'Oklahoma deviendra à son tour un Etat, en 1917, le Territoire indien cessera d'exister.
Le démantèlement de ce dernier a été précipité par le lotissement des terres tribales, une mesure destinée à accélérer l'assimilation des Indiens. Le General Allotment Act, qui date de 1887, a divisé les réserves en lot individuels de 65 hectares environ. Cette décision, contraire à la tradition communautaire indienne, a spolié les Indiens des Etats-Unis de 42 millions d'hectares.

Les Réserves 
En 1887, on créa les réserves en attribuant des terres aux Indiens. Mais leur espace progressivement grignoté au cours d'opérations de colonisation ou de représailles contre les attaques des trains des premiers transcontinentaux. Il fallut attendre 1950 pour que soit entreprise une politique d'intégration. 
Francis Jeffard, Directeur de la Collection Paroles d'Indiens chez Albin Michel nous en parle: " Si on repart de la fin des guerres indiennes en 1890, on a une mosaïque indienne puisque l'Amérique contient pas moins de 500 Nations dont certaines sont en voie d'extinction surtout dans l'Est des Etats-Unis où parfois, il reste 30 ou 50 ou 100 membres. On a là une population qui est en véritable état de choc, dont on a détruit le style de vie, le mode de vie, l'existence. Dont les fils barbelés, c'est-à-dire la propriété telle que les Blancs l'entendent, a complètement brisé la structure de son environnement et ont installé les Indiens sur des réserves. 
On a une mauvaise idée de ce qu'est une réserve. A savoir que c'est un territoire réservé. Encore actuellement, il y a trois cents réserves qui sont reconnues par le gouvernement fédéral aux Etats-Unis et ce sont des endroits où à part les crimes de sang, l'Amérique n'intervient pas ou en étroite collaboration avec un gouvernement tribal. A savoir que les Indiens dirigent eux-mêmes leurs réserves, que la justice est indienne, et que tout ce qui est administratif, santé et éducation, est contrôlé par un organisme qui a été pendant longtemps l'adversaire des Indiens, LE B. I .A, le Bureau des Affaires Indiennes." 
A la fin du siècle dernier, les Américains obligent les Indiens à aller à l'école, loin de leur famille. L'objectif : que le savoir-faire et la culture indienne peu à peu disparaissent. Relégués au fond de réserves, les Indiens en sont réduits à monnayer leurs services auprès des touristes ou à fabriquer de l'artisanat pour survivre. 
Toutefois peintures, masques, objets témoignent de l'originalité et de la qualité de leur art traditionnel qui s'est adapté à de nouveaux motifs et de nouvelles modes. Il y a actuellement un peu plus d'un demi-million de personnes reconnues comme Indiens par les lois fédérales: 547 tribus sont reconnues. Les réserves se trouvent principalement en Oklahoma, en Arizona et au Nouveau Mexique. Des réserves moins importantes sont disséminées sur tout le territoire des Etats-Unis: 800 000 Indiens y vivent. 
Le système politique dans les réserves est sous une double autorité: celle du gouvernement fédéral et celle d'un conseil tribal. Leurs religions : le christianisme, culte composite à coloration chrétienne chez les Iroquois de l'état de New - York; culte peyolt, d'origine mexicaine. 
L'espérance de vie est de 46 ans alors que celle des Américains se situe au-dessus de 70 ans. 

Les Indiens aujourd'hui: 
Les Indiens ont toujours apporté le plus grand soin à l'éducation de leurs enfants. Pour eux, la vie est un relais que l'on se passe de génération en génération. Tant qu'il y aura un enfant pour écouter une légende, pour assister à une cérémonie, pour répéter les gestes ancestraux, la nation indienne continuera à vivre. 
"Etre reconnu non seulement comme un américain à part entière mais aussi comme les  héritiers d'une culture qui a le droit de vivre. C'est la grande revendication des Indiens d'aujourd'hui." 
" Notre passé vit en nous, nous n'avons pas le droit de l'oublier même si notre époque est difficile à vivre, il nous faut marcher ensemble vers l'avenir". 
" La spiritualité est la seule chose sur laquelle nous pouvons compter.C'est quelque chose d'aussi précieux et délicat qu'une braise.Allons-nous souffler dessus pour qu'elle continue à brûler ou allons-nous, nous en débarrasser. Notre culture, notre langage, notre histoire ressemble à un feu qu'on aurait éteint de force.  Après la nuit a régné pendant deux cents ou trois cents ans. Notre rôle quelque soit la façon dont nous décidons de vivre , est de sauvegarder ces braises, de les rassembler et de souffler sur elles. Alors peut-être qu'une flamme jaillira autour de laquelle nous pourrons tous nous réchauffer." 
"Les tribus succèdent aux tribus, les nations succèdent aux nations comme les vagues de l'océan. Ainsi va la nature, rien ne sert de s'en plaindre. Notre déclin n'est peut-être pas pour demain mais il viendra, car même le visage pâle qui a parlé et marché avec Dieu comme avec un ami, ne pourra échappé à la destinée des hommes ". 
Nous finirons sûrement par être frères un jour, cher Seattle. 

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