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Du nord au sud de la région située entre le Pacifique Nord et le plateau arrosé par le Fraser et la Columbia,avant l'arrivée de l'homme blanc,la
population Salish avait un camp portant le nom de Alaksen qui signifiait
"une parcelle de terre qui fait face à la mer".
La mer, fournissant poissons et coquillages, et la terre,recelant gibier, baies et racines, permettaient une alimentation riche et
variée sans avoir à recourir à l'agriculture.
Les villages,composés d'habitations semi souterraines l'hiver et de hutte
l'été, rassemblaient traditionnellement au moins une centaine d'individus apparentés, et
disposaient généralement d'une autonomie politique. Il existait de grandes variations dans les systèmes
de parenté, mais ils présentaient
une caractéristique commune: dans chaque village, le statut était fonction du degré de parenté avec le chef.
Seuls les prisonniers de
guerre et les personnes endettées n'entraient pas dans ce cadre hiérarchique. Il était fait grand cas du patrimoine individuel ou social, qui
était constitué de couvertures, de capes en écorce de cèdre, de coquilles de
dentales, de poisson séché et d'huile de poisson, de pirogues, de
plaques de cuivre, et d'esclaves. Les richesses faisaient l'objet d'échanges à l'occasion
de cérémonies de potlatch, système
ostentatoire de prestations et contre-prestations entre parents et enfants, individus de la même famille,
voire entre rivaux et ennemis.
Dans ce dernier cas, le donataire devait restituer dans un délai imparti des biens de même nature, mais en quantité bien plus importante; s'il ne pouvait
s'exécuter, le donataire et tous ceux de ses parents dont les biens étaient en jeu pouvaient être ruinés tant économiquement que
socialement. Les guerres entre tribus, caractéristiques du XIXème siècle,
étaient probablement plus fréquentes auparavant. Les conflits ayant pour enjeu des
terres, ou la succession à des rangs de prestige, allaient
parfois jusqu'aux effusions de sang, mais pouvaient être réglés par le versement d'indemnités.
Les pratiques religieuses, fondées essentiellement sur la croyance en des ancêtres mythiques, prenaient souvent une dimension dramatique au cours
de mises en scène publiques figurant des incantations aux esprits
et des rencontres avec ces derniers. Des représentations très stylisées de ces
ancêtres étaient omniprésentes sur les mâts totémiques, sur les
façades des maisons, les proues des bateaux, les masques et les couvertures.
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