| | Les Athabaskans ou
Athapascans appartenaient à la famille linguistique la plus dispersée en
Amérique du nord comprenant les Peaux- de-Lièvres,les Flancs-de-Chiens,les
Couteaux-Jaunes,les Esclaves,les Chipewyans,les Castors et les Sekanis vivaient dans
l'ouest du Canada tandis que les Porteurs et les
Salichs vivaient sur la côte du pacifique.
LES CHIPEWYANS |
Les
Chipewyans,indiens du Canada (Manitoba,Saskatchewan,Alberta,district du
Mckensie).Vivant en villages au bord des rivières et des lacs,entre la
baie d'Hudson,le grand lac des Esclaves et le lac Athabaska,les Chipewyans
forment cinq groupes régionaux divisés en de nombreuses bandes.
Ennemis des Cree vivant au sud,et premier
Athapaskans du nord à être entrés en contact avec les Blancs,ils
monopolisèrent pratiquement,jusqu'à la fin du XVIIIème siècle,le
commerce des peaux entre les postes de la compagnie de la baie d'Hudson et
leurs voisins du nord (Dogrib,Slavev),avant de devoir,affaiblis par les
épidémies,affronter une concurrence plus féroce.Ils se scindèrent en
"mangeurs de caribou" qui s'éfforcèrent de préserver le mode
de vie traditionnel basé sur l'exploitation des immenses hordes de
caribous de la toundra,et en groupes se livrant à la trappe dans les
régions forestières.Ces derniers,de plus en plus
acculturés,seconvertirent au protestantisme.Cette partition s'est plus ou
moins perpétuée,les plus "occidentalisés" se montrant les
plus actifs dans la défense de leurs droits. |
LES FLANCS-DE-CHIENS (DROGRIB) |
Les Flancs-de-Chiens (ou
Plats-Côtés-de-Chiens) vivaient le long de la rivière Seal et
occupaient le territoire situé entre le grand lac de l'Ours et le grand
lac des Esclaves,le long du Mackenzie,au sud et à l'ouest de ce
fleuve.Même s'ils ressemblaient aux Chipewyans,ils ne s'aventurèrent pas
aussi loin sur les steppes arides. |
LES ESCLAVES
(SLAVE) |
Ensemble de groupes
indiens du Canada (Territoire du Yukon,Alberta,Colombie-Britanique)vivant
dans la forêt subarctique,le long du Mckenzie et de la Slave River.
Les Slave avaient pour unité sociale de base le groupe local formé,avec
beaucoup de flexibilité,autour des familles de germains parallèlement de
même sexe,et ils constituaient une société assez
hétérogène.Diversement intégrés dans l'économie moderne,ils vivent
encore partillement de la chasse et de la pêche.Ils contestent la
pénétration et l'industrialisation de leur territoire (oléoduc,routes),conséquence
de la découverte de pétrole.
Ayant été soumis à une très forte influence missionnaire (catholique
et anglicane),les Slave semblent avoir perdu leurs anciennes références
religieuses,fondées sur l'opposition complémentaire du Corbeau et du
Loup.
Ils appartiennent à l'ensemble linguistique Athapaskan. |
LES COUTEAUX-JAUNES |
Les Couteaux-Jaunes,tribu
aujoud'hui disparue,vivaient le long des rives septentrionales et des
baies orientales du grand lac des Esclaves.Ils étaient également
appelés Tatsanottines ou Gens du Cuivre.Ils parlaient un dialecte issu de
la langue chipewyane.Ils doivent leur nom aux instruments de cuivre qu'ils
fabriquent à partir des gisements situés sur leur territoire le long de
la rivière Coppermine. |
Les
Esclaves,lesFlancs-de-Chiens et les Couteaux-Jaunes exploitaient un territoire
de 80 000 kilomètres carrés.Ils étaient répartis en bandes nomades de
chasseurs et de ceuilleurs formés d'environ 100 individus.Ils pratiquaient la
pêche et la chasse au caribou et à l'orignal.Les castors représentaient une
importante source de subsistance pour les Couteaux-Jaunes et leurs voisins,ce
qui les distinguaient de la plupart des groupes autochtones.En hiver,ils
capturaient les castors après avoir détruit leur hutte.Il est interressant de
noter que les Esclaves, ou Castors,se vêtaient de peaux de castors.
LES PORTEURS (CARRIER) |
Les porteurs
constituaient un groupes nomade de chasseurs-ceuilleurs vivant dans le
nord de la Colombie-Britanique.
La présence de couteaux de métal entre les mains de leurs voisins
Shuswaps alimenta la peur et l'hostilité entre les deux tribus concernant
l'accès aux articles de traite (les peaux de castors,de loutre,de
marte,d'ours,de lynx et même du cuir d'orignal). |
LES SEKANIS |
Il s'agit d'un groupe de
chasseurs-ceuilleurs habitant les vallées supérieures de la rivière de
la Paix et de ses affluents ainsi que les versants occidentaux des
rocheuses.
En général,les Sekanis craignaient les cree et
les castors,qui étaient pourvus en fusils par les compagnies de
traite.Ils continuaient par contre d'utiliser leurs armes
traditionnelles,et notamment les pointes de fer obtenues de la côte par
l'intermédiaire des Porteurs. |
LES CASTORS (BEAVER) |
Les Castors habitent le
bassin de la Peace River au Canada (Alberta,Colombie Britanique).
Dispersés dans de petites réserves,ilsappartiennent au groupe Athapaskan
du nord. |
Tout ces peuples se déplaçaient beaucoup et vivaient de la chasse et de la
pêche.A cause de leur mobilité et de leur économie,ils s'adaptèrent
facilement aux exigences de la traite des fourrures,en partie comme
trappeurs.Ala fin de l'hiver,les populations se séparaient en petits groupes
pour la saison de piègeage.La fréquence des déplacements était ralentie
après le dégel printanier,au moment où la menace de famine était la plus
grande.
Tout comme leurs homologues de l'est,les indiens du nord-ouest canadien avaient
élaboré des réseaux de commerce complexes entre eux bien avant l'arrivée des
européens,avec leurs couvertures leurs fusils et leurs marmites de cuivre.Les
échanges de pierres,d'aliments et de produits de l'artisanat étaient assez
courants.Les contacts entre autochtones et blancs dans la région contribuèrent
à l'expension du commerce,car ces relations répondaient aux intérêts de
chacun.Les indiens s'intéressaient à la traite parce qu'ils voulaient avoir
accès aux produits issus de la technologie européenne.
Par conséquant,de nombreux groupes d'indiens ont réagi aux besoin économiques
créés par la traite des fourrures en migrant vers d'autres régions et en
modifiant des réseaux de commerce déjà établis de façon à tirer parti au
maximum des avantages de la traite.Ces peuples propagèrent la culture
matérielle européenne dans tout le continent.Souvent,des groupes d'autochtones
se querellaient pour devenir les intermédiaires directs des compagnies de
traite,car ceux qui étaient armés de fusils disposaient d'un avantage par
rapport aux autres.La traite des fourrures fournit donc aux indiens les moyens
économiques de se lancer dans une course aux armements,qui plaça ceux qui
n'avaient pas un accès direct aux fusils sur la défensive.Alliée à une
longue histoire de rivalités intertribales,l'introduction d'armes européennes
intensifia les conflits entre les autochtones qui essayaient de monopoliser les
réseaux de traite.
De façon générale,la traite des fourrures eut des retombées positives et
négatives.D'une part,la désintégration sociale,les guerres et l'alcool
causèrent bien des maux et des problèmes socioculturels.Certains groupes
furent même obligés de gagner des régions pauvres,où ils connurent la famine
et une existence précaire.Des épidémies,notamment de variole,de grippe,de
rougeole,de coqueluche et de scarlatine,s'abattirent sur tout le nord-ouest.
D'autre part,les groupes autochtones s'adaptèrent sous bien des rapports afin
de pouvoir se procurer des marchandises européennes.Les nouveaux articles de
traite rendaient la vie plus facile,mais ils furent intégrés aux cultures
locales sans changer radicalement les us et coutumes.Et même si certaines
tribus rendaient assez souvent visite aux postes de traite alors que d'autres
gardaient leur distance,certaines sources comme les journaux des traiteurs
indiquent que la traite des fourrures n'a pas conduit à la destruction des
cultures autochtones.En effet,les indiens étaient des acteurs de premier plan
et non des victimes.Imbus de leur supériorité ancestrale par rapport aux
indiens aux moeurs "barbares",les canadiens plus
"civilisés" ont oublié que les indiens participaient à la traite
sans y être forcés et leurs propres conditions,en espérant satisfaire leurs
propres besoins et intérêts.
Les femmes,pour leur part,traitaient,nettoyaient et préparaient les
fourrures.Elles devaient donc avoir leur mot à dire lorsqu'on décidait du sort
des fourrures et devaient avoir l'occasion de faire du troc.Comme les rencontres
de traite étaient rares et que le traiteur était pressé par le
temps,certaines femmes étaient bien placées pour pouvoir exiger tout un vaste
éventail de marchandises.
Les femmes étaient également celles qui approvisionnaient les traiteurs en
nourriture,qu'elles troquaient contre d'autres marchandises.A mesure que la
traite des fourrures s'enfonça à l'intérieur des terres,les traiteurs eurent
besoin de provisions légères,non périssables et faciles à produire.Dans la
course pour atteindre les dépôts les plus éloignés au cours de la brève
saison estivale,les traiteurs canadiens avaient besoins de se procurer des
aliments comme le riz sauvage,le gibier,le pemmican et le sucre d'érable des
femmes autochtones.Les mocassins,les raquettes,les vestons et les pantalons de
daim étaient confectionnés par les femmes.Quand aux canots,ils étaient
fabriqués par les hommes et échangés par les femmes.
Des traiteurs entretenaient une ou deux femmes autochtones parce qu'ils avaient
des besoins sexuels à satisfaire et parce qu'elles s'acquittaient d'une série
de tâches essentielles à la traite.Il est vrai également que les femmes
étaient souvent capturées durant des raids ennemis et échangées comme des
marchandises avec les traiteurs européens.
En revanche,les mariages avec les femmes autochtones servaient à établir un
lien vital entre les communautés autochtones et les postes de traite,assurant
de part et d'autre un approvisionnement constant en fourrures ou en marchandises
de traite.Le mariage encourageait les traiteurs à retourner dans les
communautés d'origine de leur femme et,peut-être,à se montrer plus généreux
envers sa parenté.De plus,en mariant la fille d'un chef,un traiteur se gagnait
un allié puissant parmi ses clients autochtones.Lorsque la nourriture se
faisait rare,les traiteurs étaient nourris par la famille de leur épouse.En
plus d'exercer une influence sur le plan économique et politique,les femmes des
traiteurs exploitèrent à leur avantage leur statut symbolique de lien entre
les deux groupes en jouant le rôle d'interprètes,de guides ou d'envoyées
diplomatiques.
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